Emmanuel Macron, et le gouvernement français dans son sillage, s’enfoncent depuis plusieurs mois dans une incapacité maladive de bien gérer les affaires publiques de la France dont les citoyens se débattent dans des difficultés financières et sociales inextricables. Le contact passe mal entre le gouvernement et les français qui n’ont plus confiance en leurs dirigeants et le nombre de premiers ministres qui ont démissionné l’an dernier en fait foi.
En effet, en 2024, la première ministre Elisabeth Born a présenté sa démission le 8 janvier au président Emmanuel Macron qui l’a acceptée aussitôt. Le lendemain, soit le 9 janvier 2024, Gabriel Attal lui succède.
Il reste à la tête du 44ème gouvernement de la Vème république française jusqu’au 5 septembre 2024, suite à la démission qu’il a présentée à Macron le 16 juillet après son échec aux élections législatives européennes.
Michel Barnier est nommé 1er ministre de la république française le 5 septembre 2024. Cette période entre la démission d’un 1er ministre et la nomination de son successeur est la plus longue depuis 2ème guerre mondiale. Il démissionne de son poste le 4 décembre suite à l’adoption de la mention de censure à son encontre.
Le 13 décembre, soit plus d’une semaine plus tard, c’est François Bayrou qui dirige le nouveau gouvernement français.
Nous voyons qu’en l’espace d’une année, pas moins de 4 premiers ministres se sont succédé à la tête d’autant de gouvernements qu’ils ont formés, presque toujours au forceps. Ce nombre élevé est la preuve de l’incapacité de l’Etat français à gérer convenablement les affaires publiques, ce qui lui vaut d’être honni par ses citoyens et battu par son opposition politique.
Si en janvier 2024, le passage du flambeau entre Born et Attal s’est passé assez rapidement et sans grand bruit, l’échec de ce dernier aux élections législatives européennes, démontrant ainsi le bas niveau atteint par la diplomatie française. L’ire des français contre son gouvernement est montée de plusieurs crans et la presse hexagonale en fit ses choux-gras. L’étau se resserre autour des tenants du pouvoir et, aussitôt, le président français envoya une lettre au roi marocain à travers laquelle il reconnaissait la ‘marocanité du Sahara Occidental’.
La chronologie des évènements est assez éloquente : Attal démissionne le 16 juillet 2024, Emmanuel Macron envoie sa fameuse lettre au souverain marocain le 30 du même mois ! Il ne faut surtout pas oublier que la position de la France sur ce sujet était une prudente neutralité, qui ne froissait aucune des parties. Qu’est-ce qui a fait changer Macron à ce point ? La question a été posée en son temps et la réponse, évidente, est qu’il ne voulait en fait que faire diversion en redirigeant les feux de l’actualité vers cette tension, inutile, entre la France et l’Algérie.
On se souvient de la réaction, légitime et attendue, de l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur alors que la France a fait de même et, depuis, les deux pays sont sans ambassadeurs ni à Alger ni à Paris.
Tout le monde se rappelle le battage médiatique fait à l’époque, exacerbé par la visite de Macron au Maroc qui a duré plusieurs jours.
Les choses ne se sont pas vraiment tassées, que la France remet ça en arrêtant plusieurs influenceurs algériens établis en France et en expulsant l’un d’eux vers l’Algérie, tout en sachant pertinemment qu’il allait être renvoyé car faisant l’objet d’une interdiction d’entrée du territoire national.
Cette affaire intervient au moment même où le gouvernement Bayrou, mis en place le 13 décembre dernier, n’arrive toujours pas à décoller ni à répondre positivement aux attentes des français, dans tous les domaines, ni à faire reprendre à la France sa place parmi les nations européennes qui l’ont d’ailleurs mise au ban de la communauté. Les déboires de l’hexagone en Afrique sont aussi d’autres points de faiblesse de l’Etat français qui voit sa popularité descendre si bas qu’il est devenu pratiquement impossible de se relever.
En s’en prenant encore à l’Algérie, Macron et le gouvernement Bayrou espèrent encore une fois détourner l’attention de l’incapacité du gouvernement à assumer ses responsabilités, mais il risque encore de ‘taper à côté’ et de s’enfoncer encore davantage dans les problèmes.
L’avis d’un spécialiste
Questionné au sujet des tergiversations de la France, Pr Slimane Aradj, professeur de Science Politique à l’université d’Alger, affirme : « Les transgressions politiques adoptées par la France sont une tentative de la partie française d’exploiter une question liée à la souveraineté de décision qui visent à faire sortir le nouveau gouvernement français de son isolement. La situation politique et économique difficile dans laquelle Macron s’est retrouvé à cause de ses choix l’a poussé à chercher une issue qui lui permettrait de créer un mouvement à l’intérieur de la France. Le dossier des relations avec l’Algérie étant fort séduisant, surtout pour l’extrême droite, il profite de chaque occasion pour évoquer la question de l’immigration, celle des accords avec l’Algérie et d’autres.
Créer cette crise est un édouvènement profitable pour les Français afin de relancer le dossier des négociations avec l’Algérie comme point d’entrée pour relancer le dialogue et lever la froideur dans les relations, notamment après l’erreur de position sur le Sahara occidental.
Il s’agit donc d’une crise politique créée par la partie française pour sortir de l’isolement et exiger la relance des négociations sous plusieurs prétextes, dont la multiplication des voix réclamant le gel du système des visas, la révision des accords de 1968 et la restriction de l’immigration algérienne. Et, dans tout cela, le régime français s’est heurté à la politique de fermeté qui est devenue une caractéristique de la politique étrangère algérienne ».
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